Au sujet du symposium international de la sculpture
L’histoire du symposium international de la sculpture du Nouveau-Brunswick suit la même route que le premier symposium international de la sculpture de l’ère moderne, lequel a eu lieu en Autriche en 1959.
Depuis lors, les sculpteurs se rencontrent en divers endroits du Monde pour exercer leur art et apprendre au contact des autres et de l’emplacement du symposium. Outre leur apprentissage de nouvelles techniques, les artistes en profitent pour se familiariser à d’autres concepts et d’autres cultures.
Le public peut partager l’expérience et découvrir ce en quoi consiste la création d’une sculpture. Les œuvres ainsi réalisées deviennent partie intégrante et permanente du paysage de la communauté.
D’où vient la pierre?
La carrière de Hampstead
La carrière de Hampstead (carrière du nord de Spoon Island) a commencé à produire du granit dimensionnel à grain fin en 1840, mis en marché sous les noms Blue Mountain ou Spoon Island Blue (granit gris) ou Gypsy Mountain, Spoon Island Pink ou Coral Dawn (granit rose). Au cours des ans, ce granit a servi à la construction des ponts, des pénitenciers, des monuments du Nouveau-Brunswick et ailleurs. Plusieurs de ces édifices existent encore de nos jours. La pierre a également servi au monument de Sir John A. MacDonald à Kingston en Ontario.

L’ancienne bibliothèque publique de Saint John, l’église St. John the Baptist, le monument de Champlain, l’ancien pénitencier et l’église Queens Square-Centenary à Saint John contiennent tous de la pierre en provenance de Spoon Island.
La carrière a cessé son exploitation au cours des années 1990. Elle appartient maintenant à Debly Enterprises Ltd. de Saint John
Carrière de St. George
Entre 1872 et 1940, il y avait plus de 50 carrières en opération dans les environs de St. George. Le granit rouge de St. George, du rose pâle au rouge foncé, se vendait sous le nom de St. George Red et servait aux monuments. On transportait la pierre par barges sur la rivière Magaguadavic jusqu’à un atelier de traitement à St. George alimenté par l’électricité générée par les chutes Magaguadavic un peu plus haut sur la rivière. Cette exploitation fournissait de l’emploi à 150 personnes. La concurrence des marchés européens et l’imposition d’un tarif de 30 puis de 40 pour cent par les États-Unis sur la fabrication de la pierre (au début du 20e siècle) ont causé une énorme tension dans l’industrie. Puis vinrent la grande dépression et la fermeture des opérations de St. George pendant les années 1940.

Fait intéressant à noter, une concurrence amicale existait entre les travailleurs du granit. Et comme l’écrit Gwen Martin dans son volume For the Love of Stone, “chaque ouvrier essayait de damer le pion aux autres en sculptant sa propre et grandiose pierre tombale. Pendant les heures mortes, les hommes fabriquaient des urnes, des presse-papiers, des butoirs de porte, des boules de granit poli, des dessus de table, des têtes d’épingle à chapeau et même des pierres de curling en une occasion. Au cours des années, les ouvriers du granit devaient pouvoir sculpter l’intérieur d’un bloc de granit pour ne laisser qu’une boule libre à l’intérieur d’un réseau de languettes de granit”.

La pierre qui a servie à Sculpture Saint John provient des amas de rebuts de carrière accumulés il y plus de cent ans.